Sicile de 300 à 878 ap JC

Fin du IIIe siècle : Construction, au sud-est d’Enna, de la villa aux mosaïques de Piazza Armerina. Coordonnées : 37°21'54.55"N 14°20'5.28"E
 
410 : Les Goths d’Alaric, qui ont mis à sac Rome, sont arrêtés par le détroit de Messine et renoncent à envahir la Sicile.
439 : Les Vandales s’emparent de Carthage, construisent une flotte, prennent Lilybée, échouent devant Palerme et assiègent Syracuse, puis se replient après avoir négocié avec l’empereur la reconnaissance de leur pouvoir sur les plus riches régions d’Afrique.
468 : Les Vandales annexent la Sicile après l’échec de l’expédition impériale contre Carthage.
476 : Genséric abandonne l’île au roi germain Odoacre qui vient de déposer Romulus Augustule, le dernier empereur romain. Les Vandales conservent Lilybée. Mais ils en seront chassés par Odoacre en 486.                                    
491 : Le roi des Ostrogoths Théodoric, qui a conquis l’Italie l’année précédente, s’empare de la Sicile où les Vandales étaient réapparus. Il marie sa fille à leur nouveau roi et lui donne Lilybée en dot. L’île est gouvernée par un « comte de la province de Sicile » et demeure un grenier à blé assez prospère où les curiales – qui formaient la bourgeoisie municipale héréditaire – étaient responsables sur leurs biens de la bonne rentrée des impôts. Les Goths ont seuls le droit de porter les armes. Adeptes de l’hérésie arienne, ils se heurtent au clergé catholique vers la fin du règne de Théodoric, disparu en 526.
534 : Bélisaire reconquiert l’Afrique du Nord pour le compte de l’Empire byzantin. Devenu empereur en 527, Justinien a conçu le projet de restaurer l’unité impériale et a mis à profit le renversement du roi vandale Hildéric, son allié, par un rival, Gélimer, pour intervenir en Occident, avec le soutien d’Amalazonte, la fille de Théodoric alors régente du royaume ostrogoth.
535 : L’assassinat d’Amalazonte conduit Justinien, qui revendiquait Lilybée, à intervenir en Sicile où Bélisaire peut conquérir l’île en quelques semaines sans rencontrer de résistance, à l’exception de celle opposée par Palerme. Byzantine pour près de trois siècles, la Sicile n’est pas rattachée à la préfecture d’Italie ni, plus tard, à l’exarchat de Ravenne, mais dépend directement du pouvoir impérial de Constantinople. Un patrice exerce en son nom le gouvernement civil alors qu’un dux commande les forces militaires. Au fil du temps, les exigences de la défense imposent la confusion des pouvoirs civils et militaires entre les mains d’un « stratège » responsable de l’île devenue, comme les autres provinces de l’Empire, un « thème ».
               
549 : Le roi goth Totila vient saccager la Sicile, qui constitue alors la base arrière de la tentative de reconquête byzantine de l’Italie du Sud où Narsés repousse les Goths alors qu’Artaban les chasse définitivement de Sicile en 551. La pression fiscale exercée par l’administration byzantine et les querelles religieuses encouragent le retour vers la terre, et les villes se dépeuplent. Les grands domaines (latifundia) demeurent la base de l’économie agricole de l’île, mais l’esclavage disparaît progressivement au profit du salariat ou du colonat.
652 : Première incursion musulmane en Sicile au cours de laquelle l’exarque de Ravenne, Olympe, est tué en luttant contre les envahisseurs. Cette tentative demeure sans lendemain. Suit en 669 d’une nouvelle intervention qui voit le pillage de Syracuse. Les razzias se multiplient après l’installation des Arabes en Tunisie.
663 : L’empereur Constant II s’installe à Syracuse pour fuir les troubles qui agitent alors Constantinople. Adepte du monothélisme qu’il tente vainement de s’imposer aux Siciliens, il se rend très impopulaire en prétendant accroître la pression fiscale. Il est renversé et exécuté en 668 et un certain Mizizios qui se fait proclamer empereur.
 
            
Feu Grégeois
L’Empire Byzantin en 717
 
718 : Le stratège de Sicile, Serge, fait proclamer empereur Basile Tibère.
725 : L’interdiction du culte des images par l’empereur byzantin Léon l’Isaurien se heurte à l’opposition de l’Église sicilienne. Pour briser cette résistance, l’empereur la rattache à l’autorité du patriarche de Constantinople en 732. Ce rattachement à Constantinople rétablit en Sicile la prépondérance de la langue grecque sur le latin. L'endroit où se trouve aujourd'hui l'abbaye normande de Santo Spirito était probablement un lieu de culte déjà à l'époque byzantine
 
fin VIIIe siècle : Un ancien favori de l’impératrice Irène, Elpidios, se dresse à son tour contre l’autorité de Byzance qui envoie une armée pour réduire le soulèvement. Ces tentatives successives de sécession isolent progressivement la Sicile au sein de l’Empire byzantin.
740 : Syracuse, assiégée de nouveau par les Arabes, doit accepter de payer tribut. Les incursions se raréfient dans la seconde moitié du VIIIe siècle pour reprendre au début du IXe, malgré la conclusion de trêves éphémères.
827 : Delia (CL): CHATEAU SABUCI (Antique Petiliana),
Période arabe
A la sortie du Village de Delia se distingue d'une colline rocheuse "lu castiddrazzu" un château fort, un bastion pour la défense de la côte sud de l'île et la haute vallée de Gibbesi (affluent droit du Salto).
Le 18 Juin de l'année 827, les musulmans débarquent à Mazara pour commencer la longue conquête de la Sicile qui durera 70 années. De 827 à 1091, date de la conquête définitive par les Normands. La Sicile fera partie pendant cette période de l'Occident arabo-islamique qui imposera son emprunte pendant près de 250 ans. Le processus d'«acculturation arabe» aura un effet profond sur la formation de la Sicile. Les Arabes débarquèrent donc à Mazara del Vallo et se séparèrent en deux armées, l'une s’installera à Palerme et l'autre à Mineo entre Caltagirone et Catania), comme il est précisé par l'historien arabe An Nuwayru: "ils marcheront, ils  prendront le long de leur voyage le Roc (Rocche, grandes fortifications) et iront de leurs raids, jusqu'à Mineo ". Étant donné que la zone où il se lèvera Delia est située le long de la trajectoire qui va de Mazara à Mineo il est très probable que son "Castellaccio", une forteresse byzantine, a été conquis en cette période de l'avance arabe.
                      
827 : À l’appel du rebelle Euphémios, l’émir Ziadet-Allah de Kairouan envoie en Sicile une armée commandée par Asad, qui trouve la mort en assiégeant Syracuse alors qu’Euphémios est tué en assiégeant Enna (Castrogiovanni).
830 : Un important renfort musulman venu d’Espagne écarte la menace que faisait peser sur les envahisseurs une armée byzantine.
831 : Palerme est prise et devient la capitale de la Sicile musulmane. Messine tombe à son tour en 842, suivie de Castrogiovanni (Enna), au centre de l’île, en 859.
878 : Syracuse tombe aux mains des Arabes.



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